POUBELLE

Je vous l'ai déjà dit, j'aime bien quand il y a du vent. Il m'apporte tous les ragots. Même ceux qui se disent autour de la table familiale portes et fenêtres bien fermées. En général, c'est au moment du dessert que les langues se délient. Aujourd'hui, rien de tout cela.

Mais transportées par le vent, des odeurs infames : rats crevés, viandes avariées, poissons desséchés etc, etc... Je suis tournée vers ma copine de Claira. Alors elle complètement asphyxiée, entre deux quintes de toux, m'a dit: "ne te plains pas depuis que tu n'as plus Garrieux, c'est moi qui prend tout.".

Ah non, ce n'est pas vrai quand il y avait Garrieux, je ne sentais rien, c'était loin. Et puis les containers des poubelle ne débordaient pas comme cela. Et ils étaient régulièrement désinfectés par nos employés de mairie. Maintenant, tous ces containers qui débordent, qui ne sont jamais lavés, quel taudis. Mais le plus malheureux de tout, c'est la façon dont les hommes, qui assurent ce travail pénible sont traités. Pas de masque, un vieux camion, quel manque de respect de l'être humain. 

Ma copine de Claira m'a pourtant certifié que dans le contrat de location des containers la désinfection de ces derniers était prévue à cadences régulières par cette société.

Que fais-tu Mademoiselle Tata Poubelle? Tu encaisses, ça c'est sûr. Et pendant que notre village se défigure, toi au contraire tu as bien changé. Il y a 6 ans, tu ressemblais à une poubelle. Aujourd'hui toute guinguette, ayant changé de couleur de cheveux et de coiffure, tu te représentes contente, fière de toi. Moi je pense surtout que tu as pris goût à l'argent facile.

Regarde bien la photo du camion que nous voulons par respect pour les hommes qui assurent ce service par n'importe quel temps.

Il n'y a pas que les Parisiens qui ont le droit à l'hygiène!

COCORICO,